des Beuchot remarquables

La famille Rochat

les métiers des "forgerons' d'autrefois

Forges et Manufactures Royales de fer-blanc au 17ème et 18ème siècle

 

Les Beuchot, une famille de "forgerons"

 

Tous (ou presque..) les Beuchot des Vosges, de Haute-Saône, du Doubs, voire d'Italie descendent du couple Frédéric Beuchot - Catherine Simon venu s'établir à Aillevillers, en Haute-Saône vers 1700. Il y eurent  quatre enfants connus. Son fils Claude (1702/1762) eut treize enfants et sa fille Catherine , douze! Quelques uns de ses petits fils ne furent pas en reste : Joseph, quatorze enfants, François, dix, Claude et Jean Baptiste seulement cinq

Tous étaient "forgerons" (ouvriers métallurgistes) : lamineurs, tireurs, platineurs, martineurs, etc.  et exercèrent leur art dans les nombreuses 'Forges" de la région , se répandant sur toute la contrées à la frontières de la Franche-Comté et de la Lorraine (Vosges / Haute-Saône), puis vers le Doubs et plus tard l'Italie....

 D'où venaient Frédéric Beuchot et Catherine Simon ? Vraisemblablement de la  Côte d'Or où l'on trouve des Beuchot avant 1550 (mariages en 1567 ou 1575...) et où existaient dès les 17ème siècle des "forges" (37 Hauts-fourneaux et 44 forges en 1802). Il est probable que des Beuchot "forgerons", ont exercé leur activité de "forge" en "forge", comme ils le feront plus tard, au gré des offres d'emploi.

Note  : Marie Thérèse Morlet  dans son Dictionnaire étymologique des noms de France fait dériver le patronyme Beuchot de "Bauche" ( Beuchet, Beucher, etc...) qui, en ancien français, désigne le tavaillon ou esseau, sorte de latte servant à couvrir la maison. Ce terme se retrouve comme nom de lieu en Bourgogne et représente des lieux boisés où l'on coupait des perches.

A environ 10 km de Aillevillers est situé le hameau "le Beuchot" (Le Beuchau avant 1760/1765), de Hautevelle, où l'on trouve une forge dès le 17ème siècle (tréfilerie aujourd'hui) et où curieusement les registres paroissiaux ne mentionnent aucun Beuchot à l'exception d'une marraine lors d'un baptême.

En 1843, Pierre Joseph Beuchot, dit Louis, épouse Marie Claire Holstein, descendante de Nicolaus Holstein et Maria Barbara Uhlen, couple de "forgerons" alsaciens venus travailler à Bains les Bains de la vallée de la Doller (Kirchberg) à la création de la Manufacture Royale de Bains les Bains en 1733,  quatrième Manufacture Royale fabriquant du fer blanc et des récipients de ce métal peu oxydable.

Leur fils, Jean François (1749-1808) épouse en 1769 Marie Agathe Rochat (1750-1783), descendante de Claude Rochat, membre d'une famille célèbre de "forgerons" établie dans la région depuis 1650 environ vraisemblablement en provenance de la vallée de Joux dans le Jura Suisse.

La famille Rochat compte non seulement des ouvriers mais aussi de nombreux maîtres de Forges et même sous la Révolution, en 1791, le représentant des Maîtres de Forges de Lorraine , Franche-Comté et Barrois.[J.B. Rochet, ancien maître de forges, fondé de pouvoir des Pétitionnaires (Pétition au Ministre de l'Intérieur)]. Le père d' "Agathe" Rochat était lui même Maître de Forges, Directeur de la forge du Moulin au Bois (Bains les Bains).

Leur descendant ( et mon grand père...) Paul Beuchot (1881-1968) après avoir travaillé à la Manufacture de Bains les Bains, devint "cloutier" au Moulin au Bois. Vers 1955, un peu après sa retraite ( licencié à plus de 70 ans !), il fut sollicité par un petit industriel de Taninges en Haute-Savoie (... comme Georges Puthon, un de trois fondateurs de la Manufacture de Bains les Bains !)  pour lui fournir les plans d'une machine à fabriquer des "clous à chevaux". Ceux-ci étaient devenus introuvables en France (où leur dernier usage avait été l'assemblage des moules de moteurs de voiture) Ouvrier ayant une grande connaissance de son métier, exercé plus de 52 ans, il ne pouvait dessiner de tels plans mais il conçut un modèle réduit en bois (comme en 1833 Xavier Bobant de Trémonzey ...) qui permit à cet industriel de faire construire une machine à fabriquer les clous à chevaux, peut être la dernière à avoir fonctionné en France.

Paul Beuchot, cloutier, était aussi forgeron amateur, au sens moderne du terme, et fabriquait , sur sa petite forge personnelle et son enclume, ses propres outils comme la pince coupante et la clé à molette ci-contre,

 

ou cette cisaille, cette petite pince, cette pince articulée, à mors quasi-parallèles.