Les points de broderie

 D’après une monographie professionnelle de J. Barberet , l’industrie de la broderie se divise en trois branches principales :

 

·        La broderie blanche ou broderie de blanc, au plumetis et au crochet, à la main ou à la mécanique, employée pour la lingerie, la confection et l’ameublement

·        La broderie de couleur, d’or et d’argent, faite à la main et à la mécanique, employée pour le costume, les ornements d’église, etc.

·        La broderie de tapisserie faite à la main

 

Ci-contre un "chiffre" G : Gérard ....

 Nous nous intéresserons  ici à la broderie blanche, faite à la main.   

              Pour broder, il faut un fil, une aiguille et un support. Il s’agit de produire un dessin sur l’endroit du support en faisant passer et repasser le fil au-dessus et au-dessous du support, en suivant les contours du motif; les fils qui apparaissent sur l’endroit étant travaillés de façon différente selon les points utilisés. Si la variété des points est grande, la technique est toujours la même. Elle permet la réalisation de motifs aux contours aussi libres que ceux d’un dessin, ce qui permet d’obtenir des broderies d’une grande force expressive, chose beaucoup plus difficile à obtenir par le tissage. (Encyclopédie Universalis)  

                La technique du rembourrage à l’aide de bouts de fils, de fragments de tissus ou de papier produit des effets de reliefs en ronde bosse, donnant à la broderie un caractère sculptural, ou en tout cas tridimensionnel, là encore difficile, voire impossible à reproduire avec un simple tissu. On ne sait pas exactement quand est apparue cette méthode, mais elle était courante en Europe occidentale dès le haut Moyen Âge. (Encyclopédie Universalis)

Pour la broderie de blanc on utilise du fil blanc. Dès lors que le fil est coloré, il faut parler de broderie sur blanc . 

D'après http://netmadame.free.fr/broderie/broderie_blanche/  les points les plus courants sont : le point de feston, le plumetis ou passé bourré, le point de nœud, et le point de cordonnet. De superbes réalisations peuvent résulter de la combinaison de ces quatre points, et d’un joli motif. L'effet de relief est quasi indispensable pour la broderie blanche. Aussi on utilise ce qu'on appelle le "bourrage", c'est à dire qu'on remplit l'intérieur des dessins par des points avant sur toute la surface, avant de dissimuler ce remplissage par des points réguliers qui seront situés au-dessus, et qui auront, du fait du remplissage un effet bombé. Il est possible cependant de réaliser des broderies "plates, c'est-à-dire sans bourrer les motifs. 

Le point de feston ou point de languette : le point de feston se fait de gauche à droite. L'aiguille pénètre dans l'étoffe au-dessus des points du tracé (qu'il est possible d'avoir bourré au préalable) et ressort en-dessous de ces points. On prend soin, avant de tirer l'aiguille pendant qu'elle ressort, de placer le fil en-dessous de l'aiguille, afin de créer une petite bordure. (cf croquis). Le point de feston se brode en principe sur un bord de tissu, et, à l'aide de petits ciseaux pointus, on coupe à ras le surplus de tissu pour obtenir une bordure bien nette

Le plumetis ou passé bourré : comme pour le feston, il s'agit de bourrer l'intérieur du dessin avec des points avant. On lance ensuite des points droits ou obliques, posés en travers des points de rembourrage, qu'on nomme points plats ou points lancés. Le plumetis est principalement employé pour broder des fleurs, des feuilles, des chiffres et des monogrammes.
Lorsqu'on l'utilise sans bourrage, le point s'appelle alors plumetis plat ou passé plat.

 

Le point de noeud : par devant le tissu, on pique l'aiguille vers le dessous et on la ressort à moitié quelques fils plus loin. Sur la pointe de l'aiguille, on enroule 3 fois le fil autour, puis on tire l'aiguille à travers les 3 boucles de fil en les maintenant doucement serrées avec les doigts. Le fil passé au travers des boucles, on rentre à nouveau l'aiguille dans le tissu pour la ressortir vers l'arrière; le point est terminé. Pour faire un autre point juxtaposé, répéter l'opération un peu plus loin dans le tissu (cf croquis). Ce point permet un effet de remplissage de surface intéressant, donnant comme un effet de sable. Il est fort utilisé dans la Broderie Blanche, combiné avec le plumetis.

Le point de cordonnet : ce point est destiné à faire des "baguettes" bien nettes. Le principe est toujours le même : un cordonnet, fil assez épais, passé dans la toile à broder, sert de bourrage à une baguette brodée d'un petit point bien serré qui dissimule le bourrage. On peut aussi appliquer ce point à des lignes courbes.

 Exemple :

 

A droite, les initiales "NO"
à réaliser au point de cordonnet
pour les bordures et remplissage
au point de nœud;
fleurs et feuilles en plumetis.

 

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Chiffre "BD" : Beuchot-Darney

 

La broderie forme toujours un ornement plus ou moins en relief selon le point utilisé.  

Le glossaire ci-dessous est titré de http://www.alienor.org/Articles/broderie/

Point arrière

Pour obtenir le point arrière on fait ressortir le fil sur le dessus du tissu, puis on pique en arrière du fil pour faire ressortir l'aiguille à une distance double en avant du premier passage. Le point arrière se travaille de droite à gauche. Le point de piqûre est un point arrière qui constitue une ligne quasiment continue car on repique dans le trou du point précédent.

Le point de bourdon

Pour obtenir le point de bourdon, on fait un point de devant, sur lequel on réalise un point lancé qui doit rester parallèle et vertical. Le point de devant a pour fonction de donner du relief à la broderie : on le nomme " bourrage ".

Le point de chaînette

Pour obtenir le point de chaînette on exécute un point arrière et on fait passer le fil sous l'aiguille avant de la retirer complètement du support. Ce point peut être fait à l'aiguille ou au crochet ; il porte alors le nom de point de Beauvais.

Le point de cordonnet

Le point de cordonnet est semblable au point de bourdon. Il est réalisé avec un point lancé régulier. On commence par faire un point de devant qui forme le " bourrage ", sur lequel on pique l'aiguille à ras des points, puis on serre les points verticaux de manière à dissimuler entièrement le rang de base.

Le point de croix

Le point de croix est l'un des points de broderie les plus simples. Il est constitué par deux points obliques qui se croisent en leur milieu et forment une croix, d'où son nom. De ce point découlent différents points tels que le point de croix à double face, le point natté slave, le point natté d'Alger.

Le point de devant

Le point de devant ou appelé point avant est le point de base de beaucoup d'autres points de broderie. Il s'obtient en traversant le tissu dessus puis dessous.

Le point de feston

Pour obtenir le point de feston on exécute un point lancé et à l'endroit où ressort l'aiguille on passe l'aiguille de façon à réaliser un nœud.

Le point lancé

Le point lancé est pratiqué pour recouvrir les parties pleines du motif à l'aide d'un point de devant.

Le passé plat

Le passé plat est un point lancé qui recouvre le dessin d'une succession de points régulièrement couchés à plat les uns à côté des autres.

Le passé remordu

Le passé remordu s'exécute du haut vers le bas en piquant entre deux points dans la rangée précédente. Il donne des effets nuancés à la broderie. On le nomme donc passé remordu nuancé ou ombré.

Le point de sable

Le point de sable est un point arrière plus ou moins espacé selon les besoins du motif à broder

Le point de tige

Le point de tige est l'un des points de contour les plus connus. Il faut piquer l'aiguille en l'inclinant légèrement par rapport au tracé. Les points doivent rester relativement courts et réguliers. Il se travaille de bas en haut, avec un mouvement d'avant en arrière.